Apnée du sommeil et hospitalisation à domicile : un nouvel arrêté pour encadrer le télésuivi des patients sous PPC

Apnée du sommeil et hospitalisation à domicile : un nouvel arrêté pour encadrer le télésuivi des patients sous PPC

Entre 800.000 et 1 million de Français sont traitées pour des troubles respiratoires du sommeil, le plus souvent à domicile avec prescription d’un appareil à PPC. La généralisation de l’hospitalisation à domicile et du télésuivi constitue une importante source de progrès en terme d’efficacité du traitement et de confort dans la vie des patients.

Selon une enquête menée en 2015 par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), 4 % de la population (soit 2,4 millions de Français environ) souffre de troubles respiratoires du sommeil (TRS). Grâce aux progrès de la médecine en matière de prévention et de dépistage, un nombre croissant de Français sont traités pour un TRS.

Au delà du risque accru de maladies cardio-vasculaires (infarctus, AVC, hypertension artérielle, etc), les conséquences de l’apnée du sommeil dépassent largement le cadre de la chambre à coucher : somnolences diurnes, dépression, difficultés à se concentrer pendant la journée…

Traitements possibles et évolution de la prise en charge

Une fois diagnostiquée par une polysomnographie ou une polygraphie respiratoire, réalisable en laboratoire de sommeil (ou, dans le cas de la polygraphie, en ambulatoire à domicile), trois possibilités de traitement s’offrent au patient – OAM, chirurgie et PPC – mais seule la dernière sera efficace face à un syndrome modéré à sévère.

Grâce aux progrès de la technologie, on peut maintenant effectuer le télésuivi des patients sous PPC à domicile, mais aussi les responsabiliser et les éduquer – ainsi que leur entourage – pour une meilleure réussite du traitement.

Hospitalisation à domicile et télé-suivi

L’objectif, pour la Sécurité Sociale, est d’inciter les patients à respecter au mieux les recommandations de leur médecin. En effet, pour 800.000 à un million de personnes traitées par PPC en France, on estime que 15 à 20 % n’utilisent pas suffisamment leur appareil pour que cela leur bénéficie sur le plan thérapeutique. Cette sous-utilisation serait la cause de 12.000 morts prématurées par an qui pourraient être facilement évitées !

Le gouvernement a donc fixé, par décret du 13 décembre 2017, le nouveau tarif de responsabilité qui permet moduler le niveau de remboursement d’un appareil à PPC en fonction de l’observance par le patient de la durée d’utilisation minimale. Ce tarif doit être mis en place avec la collaboration du médecin traitant, du prestataire de service à domicile et du patient. Le but recherché n’est plus tant de “dérembourser” des appareils non ou sous-utilisés que d’éduquer les patients et de les inciter à respecter leur ordonnance.

Télésuivi et monitoring

Pour mener à bien cette mission, la Sécurité Sociale et les professionnels de santé s’appuient sur des dispositifs de télésuivi tels que SpiRi®, qui donne au médecin un accès sécurisé aux données collectées pendant la nuit, en lui permettant de suivre l’évolution des symptômes, la régularité d’utilisation de l’appareil à PPC et son efficacité.

Cet accès quotidien aux données physiologiques des patients sous PPC (indice d’apnée/hypopnée, temps en apnée/hypopnée, durée d’utilisation), permet au médecin de gagner du temps, mais aussi de mieux soigner chaque patient : il est prévenu immédiatement quand un symptôme s’aggrave ou quand un patient arrête de porter son appareil, et il peut agir préventivement en lui rappelant l’importance du dispositif.